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06/06/2024

Cela passe par le corps, évidemment. Les gériatres lus me le disent et me le redisent ; le corps en la vieillesse est très important. 

Jusqu'ici, je demandais à mon corps de tenir et d'être beau, autant qu'il le pouvait, pour servir, servir dans ma contribution à la vie sociale. Je lui imposais pour cela une vie de jockey , terrible et douce, toujours avec grand respect. 

Je suis ici amenée à réduire mes exigences à son égard. Je vois qu'il peine trop maintenant. Il ne peut demeurer dans la course. Je décide de desserrer l'étau des contraintes, lui laissant surtout plus de temps et pour faire et pour récupérer, pour dormir aussi. Se lever à 5h voire 6h suffira. Je vais apprendre à ne plus me plier aux cadences mais à suivre mon rythme tout en sollicitant toujours par le goût de l'effort. Dans mes journées de 19h, qui furent toujours de non-stop jusqu'à présent, sauf par et pour la prière en assise immobile d'indien devant les grands ciels, je vais apprendre à introduire des pauses de cinq minutes parfois, notamment par l'écoute silencieuse en des lieux publics des voix, les yeux fermés, en solidarité et tendresse. Ce sera beau ! J'écouterai aussi mes faims, que je bousculais... 

Dans le vieux, je vais donc faire du neuf, et c'est pour moi, par delà le deuil d'un certain tonus à vivre, avec les angoisses des nouvelles réactions, totalement inconnues jusqu'ici, de l'organisme, très émouvant, tout de bienveillance : le vieux cheval peut prendre un peu de temps au pré, je puis m'autoriser à plus d'indulgence, ai même pour tâche maintenant d'apprendre le répit.

fleur2