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28/03/2024

J'ai la chance d'aimer mon corps de part en part, de jour et de nuit. 

Je l'aime jusqu'en ses transformations actuelles, que j'accompagne. Parfois, je les accepte voire les accueille, parfois je les infléchis, les fais rectifier, voire les contre autant que faire se peut, recourant à l'opération. 

Dans tout cela, je réagis sans jamais ni brusquer, ni dénigrer, encore moins maudire mon corps. Evidemment, je ne l'ignore jamais, en ai perpétuellement une conscience nette, lui porte une attention sensible par laquelle je le perçois en chacun de ses ressentis. 

Je sais que, quand il craque, c'est parce qu'il ne peut pas faire autrement. Je ne lui en veux pas du tout. 

Mon corps me le rend. Jusqu'en sa vulnérabilité et ses difficultés, sa labilité aussi, il me fait une force magnifique, spirituelle. Il est, indéfectiblement, mon ami. 

J'ai cet amour pour lui parce qu'il m'adresse la parole, m'avertit, me conseille, suggère éventuellement. Il me répond toujours. Il ne frime pas, ne fait pas le cirque, n'exagère pas, signale toujours avec justesse. Je ne comprends pas toujours sa langue. Les médecins traduisent. 

J'aime la façon dont il me parle. Sans complaisance ni concession, il ne ment jamais, ne refoule jamais. Il ne me fait pas la morale, il dit juste, simplement, et me demande de l'aide, une aide intelligente, appropriée, sans retard. Il ne cède pas tant que je n'ai pas entendu. 

Mon corps me connaît et me reconnaît, me prend au sérieux. Il est bon.

fleur2