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08/08/2022

J’ai perdu deux kilos, parce que, passionnée par ce que j’ai la chance de faire, éclatée en mon célibat à temps complet, je n’avais plus trop le temps de manger : il y avait plus intéressant à faire ! 

Résultat, inexorable à mon âge : mon corps s’est un peu plissé, une barre horizontale s’est dessinée sous le nombril, la peau s’affaisse à l’intérieur des cuisses. Je ne me fais pas d’illusions : cela va, même si je reprends un peu de poids, non seulement demeurer mais implacablement s’amplifier. L’âââââge !!! 

J’ai d’abord froncé le nez : c’est bien de fronces qu’il s’agit et s’agira!!!! Puis, j’ai décidé de relever le défi, sans faire la gueule au temps, même en lui souriant.

J’ai alors estimé qu’il y avait eu dans ma vie la beauté lisse, qu’il y a aurait maintenant la beauté drapée. J’entends par là, non le tissu qui pourrait cacher, mais la peau elle-même que je vivrai, si j’y parviens, comme un plissé élégant. Fou ? 

Oui. Pourquoi ne pas essayer malgré tout, pour moi, pour les autres femmes qui, selon un mot d’enfant, « ont beaucoup d’années », et avec elles. 

Ce projet, de plutôt ″contraint″, est devenu en quelques minutes « projet choisi », puis aventure passionnante dont je m’empare – oui, m’empare et… me parerai ? -, consciente toutefois qu’il y aura des moments de découragement.

Je commence par réfléchir aux étapes du combat à mener. 

1. Parvenir à supporter dans ma vie quotidienne les plis, moi qui aime ce qui est toujours bien repassé. Y réfléchir me fait constater que « bien repassé » et « marqué de plis » ne sont pas incompatibles. Belle prise de conscience, certes un peu tardive dans mon existence de ménagère !

2. Savoir me positionner : ne pas exhiber, ne pas cacher honteusement. 

3. Travailler mon vocabulaire : bien connaître le vocabulaire médical de la peau sénescente ; en rester cependant aux mots du quotidien. Nommer sans me mentir à moi-même, sans m’humilier non plus. 

4. Parallèlement, trouver la bonne orientation de mon combat : pour le temps et non contre le temps. Je choisis cela et le choisis, sur ce seuil important, pour toujours, promesse faite devant moi. 

5. Mettre au point les stratégies, concrètes, pratiques, intelligentes. 

6. Me faire aider par ma dermatologue. Rester ouverte aux conseils d’autres médecins et de pharmaciens, y compris masculins. 

6. En parler avec des femmes plus âgées que moi, fines, n’ayant pas forcément les mêmes options esthétiques que moi mais féminines, intelligentes et soignées. 

Aussitôt dit, aussitôt fait ! 

1. Je ne supporte pas les plis de ma housse de couette, qu’à l’allemande je laisse visible, parure de lit, dans ce qui est non seulement chambre à coucher mais espace où séjourner, bureau et lieu de la prière au sol. Je suis prête à apprendre, maintenant que j’ai compris que les plis ne sont pas forcément du négligé ! 

Pour cela, je me dis que ce serait bien que j’achète une housse de couette en tissu conçu justement pour être un perpétuel froissé. Lancée dans mes recherches, je lis que la splendeur du lin, selon les architectes d’intérieur, réside pour une bonne part dans ses plis, que, jeune, je m’acharnais à lisser !!! Tant pis pour la dépense, j’acquiers, sans lésiner sur le prix, une housse de lin grège, de belle noblesse, à la fois stricte et douce, qui jouera avec la lumière et me fera moi-même jouer avec la question des plis. 

Excellent : ça marche. 

Voilà, je suis passée sur un autre versant dans ma perception du réel. De là, le monde devient autre, plus exactement mon monde de ″vieille″ peut devenir autre et je puis par voie de conséquence moi-même devenir autre, plus joueuse. 

2. Je réfléchis aux gestes pour mon corps, me souviens de la politique des Suédoises : on ne se lamente pas quant aux plis inéluctables ; on hydrate sa peau abondamment, avec une crème de qualité ; on ne change celle-ci, le cas échéant, qu’au bout de trois semaines pour qu’elle ait eu le temps de dispenser ses bienfaits. 

Je le fais déjà matin et soir, mais, pour des raisons financières, avec des produits de qualité pris en grande surface. Maintenant, il y aura le matin un produit pharmaceutique, le soir le produit de grande surface. L’effet est là dès les premiers jours d’application. La peau a plus de tenue. 

3 .Je me souviens de ce que j’ai fait il y a vingt ans pour intégrer les premières rides de mon visage, le reprends pour le corps entier, travaille à partir du constat que je fis alors. 

- Je supporte plutôt bien les plis sur peau sombre, sur ma peau très très blanche des Iles Shetland mal, vraiment mal. Autrefois j’ai recouru pour la face à la crème de jour teintée. Maintenant, je vais passer à l’autobronzant, pour foncer, au moins un peu, le corps aussi, mais pas seule, pas avec du n’importe quoi n’importe comment, non, guidée et accompagnée par ma dermatologue, d’autant plus qu’elle estime ma perception fondée. 

- Mes taches sur le visage, je les ai bien acceptées à quarante ans quand l’idée m’est venue de déposer sur elles à l’impromptu du fard à paupière doré ou argenté. Je me souviens des paillettes d’une huile précieuse pour le corps que ma peau très fine ne supporte pas. Alors, tout de suite, sans attendre les effets de l’autobronzant, je répartis de la main sur tout le corps, en riant, la poudre d’or d’un fard initialement prévu pour faire le teint lumineux. 

C’est délicieux dès le premier jour dans cette surprise : assise au sol en indien les pieds nus, pour la prière, je vois soudain qu’ils brillent, discrètement, de jolies paillettes. J’aime beaucoup ! 

4. Je regarde mon corps. Le travail antérieur, sur le poids et la musculation, lui garde une belle structure ; le travail actuel, sur la peau, rend bien. Moi qui fronçais du nez, je m’aime, ainsi ! Mon intuition - à savoir que chaque étape du vieillissement peut être rendez-vous avec une beauté nouvelle à faire advenir en et pour une célébration - serait- elle juste à ce point ? 

5. La suite du parcours confirmera ou infirmera. 

Mais ici et maintenant, c’est, et je remercie.

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