Priante ? Plutôt priée, semble-t-il…
Prier, c’est pour moi être attentive et bienveillante, laissant l’autre exister dans son altérité, souhaiter explicitement - quelle que soit la forme que prend cette parole - qu’il se déploie, jusque loin loin loin, même et peut-être surtout, l’amour alors culminant, loin de moi, ceci en lui donnant droit d’asile irréversible en mon cœur, comme le féminin prend sous une aile douce et le masculin garde en sa mémoire, qui, en hébreu, est virilité, et tient, tient, tient par delà les sautes d’humeur et jusque dans le conflit mortifère.
Je crois que Dieu, s’il existe, fait cela. Alors, je crois que Dieu - le Jour, la Vie - prie, nous prie.
J’ose même croire qu’il me prie, en même temps que je le ressens comme absence.
Absence ? Oui, délicieuse absence : étrange et étrangère, indifférente et attentive voire minute après minute attentionnée, n’existant peut-être pas, comme la licorne dont j’aime à dire qu’elle seule sait qu’elle n’existe pas…
Ce ne sont pas là pirouettes verbales de ma part. C’est respect. Je n’enfermerai pas le réel, la Vie, Dieu s’il existe dans mes affirmations et négations, perceptions, ressentis, raisonnements, foi, non-foi et savoirs, espoirs, espérance et peurs, angoisses et vouloir.
De fait, les juifs ont pour dire cela deux façons de nommer Dieu : Elohim, lointain ; Hashem, miraculeusement proche. En Hashem - Yhwh -, Elohim se fait proche.
J’ai décidé de mettre par écrit les réflexions que la prière fait monter en moi, souvent quelques instants après que j’ai prié. J’ai décidé de faire un journal de prière. Je le gardais secret. Je le mets ici en partage, à tout hasard, en cohérence avec ma décision plus ancienne de lancer dans les étoiles.
28/01/2022
J’étais là pour la prière, assise au sol en Indien, disponible. J’y étais venue vraiment désireuse. Or, je m’ennuyai bientôt.
20/01/2022
Café dans la Neustadt le matin tôt. Du blanc et un peu d’or pour les murs, du taupe associé à un violet passé pour les fauteuils et banquettes, c’est un XIXe siècle parfaitement revisité, et de ce fait célébré, alors qu’il devait être éliminé par un projet immobilier autre.
15/01/2022
Cela se vérifie, c’est pour moi le bon cap ! Je le garde. J’ai conscience qu’en lui je suis gardée…
29/12/2021
Chaque année, les 24, 25, 26 décembre, aux heures où les familles se réunissent, puisque je suis célibataire, je me glisse dans la prière perpétuelle du Mont Saint Odile sur l’Alsace et y assure une heure de veille solitaire et silencieuse. Rien d’admirable de ma part : j’aime !
21/12/2021
Oui, fort belles, les trois demandes pour nous, pour soi, dans la prière du Notre Père !
12/12/2021
D’aucuns disent qu’en ce jour, tout particulier dans le cours des astres en l’année, il est bon de demander.
04/12/2021
A la relecture de ma semaine, je me dis que, l’autre soir, j’ai prononcé sans mot dire l’une des plus belles prières de mon existence.
C’était tout simple. J’ai posé la main droite sur mon épaule gauche, ma main gauche sur l’épaule droite. Mon dos s’est doucement incurvé. J’ai souri et murmuré : « Tu m’aimes, mon Dieu. »

20/10/2021
Je me reçois pour ma prière le cadeau du prince Merzah. Je suis en clinique pour suivi postopératoire. Homme de service - c’est son titre honorifique et sa distinction dans tous les sens du terme, puisque Jésus dit que l’on sert parce qu’on est roi -, cet homme m’apporte le repas dans ma chambre.
17/10/2021
Oui et non.
Oui, parce qu’autant je suis protestante autant je suis pélagienne…. J’ai de la sympathie pour la prière des moines irlandais venus évangéliser l’Alsace,
16/10/2021
Quand j’étais enfant, ma grand-mère maternelle disait, aux heures pour quelqu’un difficiles : « Do, mie-mer viel batta ! ». On aura reconnu dans ce « batta », le verbe allemand « beten ». On traduira :

05/10/2021
Pas possible de s’ennuyer : il suffit que je prie le nom de chacun, autrement dit que je prononce avec douceur au rythme de mon souffle son nom, dans le secret du cœur tabernacle et devant les grands ciels.
02/10/2021
Tout le monde prie, fait remarquer - Daniel Sibony, dans son ouvrage Nom de Dieu, paru aux éditions du Seuil en 2002, p. 335, 341.
29/09/2021
« Oui, je ne sais si mon Dieu existe, mais il m’accompagne ! », me dis-je, reprenant ici les mots que l’on m’a rapportés d’une femme pasteur ou rabbin. C’est beaucoup dans la prière, ou plutôt en son après-coup, que j’ai la perception ou le sentiment qu’il y peut-être quand même quelqu’un et c’est à chaque fois … unheimlich, au sens freudien du terme.

20/09/2021
La prière, je me dis qu’il se pourrait bien que ce soit comme dans ces vers, que j’aime tant, de Pierre Emmanuel :




