Priante ? Plutôt priée, semble-t-il…
Prier, c’est pour moi être attentive et bienveillante, laissant l’autre exister dans son altérité, souhaiter explicitement - quelle que soit la forme que prend cette parole - qu’il se déploie, jusque loin loin loin, même et peut-être surtout, l’amour alors culminant, loin de moi, ceci en lui donnant droit d’asile irréversible en mon cœur, comme le féminin prend sous une aile douce et le masculin garde en sa mémoire, qui, en hébreu, est virilité, et tient, tient, tient par delà les sautes d’humeur et jusque dans le conflit mortifère.
Je crois que Dieu, s’il existe, fait cela. Alors, je crois que Dieu - le Jour, la Vie - prie, nous prie.
J’ose même croire qu’il me prie, en même temps que je le ressens comme absence.
Absence ? Oui, délicieuse absence : étrange et étrangère, indifférente et attentive voire minute après minute attentionnée, n’existant peut-être pas, comme la licorne dont j’aime à dire qu’elle seule sait qu’elle n’existe pas…
Ce ne sont pas là pirouettes verbales de ma part. C’est respect. Je n’enfermerai pas le réel, la Vie, Dieu s’il existe dans mes affirmations et négations, perceptions, ressentis, raisonnements, foi, non-foi et savoirs, espoirs, espérance et peurs, angoisses et vouloir.
De fait, les juifs ont pour dire cela deux façons de nommer Dieu : Elohim, lointain ; Hashem, miraculeusement proche. En Hashem - Yhwh -, Elohim se fait proche.
J’ai décidé de mettre par écrit les réflexions que la prière fait monter en moi, souvent quelques instants après que j’ai prié. J’ai décidé de faire un journal de prière. Je le gardais secret. Je le mets ici en partage, à tout hasard, en cohérence avec ma décision plus ancienne de lancer dans les étoiles.
29/09/2021
« Oui, je ne sais si mon Dieu existe, mais il m’accompagne ! », me dis-je, reprenant ici les mots que l’on m’a rapportés d’une femme pasteur ou rabbin. C’est beaucoup dans la prière, ou plutôt en son après-coup, que j’ai la perception ou le sentiment qu’il y peut-être quand même quelqu’un et c’est à chaque fois … unheimlich, au sens freudien du terme.
20/09/2021
La prière, je me dis qu’il se pourrait bien que ce soit comme dans ces vers, que j’aime tant, de Pierre Emmanuel :