13/04/2025
Assise en indien sur la moquette, dans le chœur d'une chapelle proche, de belle esthétique, je ne me donnais pas d'heure pour, inopinément là, demeurer dans le silence ou bientôt repartir.
Possible parce que par ailleurs je structure bien le temps dont je dispose et grâce à cela me donne heure par heure une existence passionnante, cette suspension inhabituelle pour moi de tout impératif "auto-imposé", très douce, me fut soudain l'occasion d'une prise de conscience très précieuse.
C'est à juste titre que j'établis et respecte des règles - moment et durée minimale - pour mon assise silencieuse. Cette prudence a l'avantage de garder ma prière et donc de préserver le contact avec moi-même. Il en va de même pour la pratique du sport. Si elle n'est pas pré-établie, le soir vient et l'on a plus le courage ni des pompes, ni des abdo, ni même des assouplissements.
Néanmoins, ce faisant, je fixe aussi à la Vie un cadre. C'est : « Je suis disponible de telle à telle heure, point barre. » Tout à fait inélégant, de ma part !
Etonnant que la Vie, qui se fiche des cadres, m'accorde comme elle le fait, alors même que je l'appelle la Délicieuse Absence, de façon insensible pour moi mais systématique, sa présence, perçue après coup. Elle n'est vraiment pas rancunière.
Là-dedans, c'est moi qui suis perdante. Je me prive de tout ce qu'elle pourrait me dire si je lui laissais l'initiative de se dire et le temps de se dire , en fait... si je lui laissais la possibilité de se dire ! Heureusement qu'elle sait que chaque heure active de ma journée lui est aussi vouée, non pour lui obéir mais l'honorer.