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06/08/2024

Dans ce contexte, dimanche, alors que je m'apprêtais à vivre ce jour en solitude - ce qui est beau et sain/t - mais craignais de vivre en esseulement - ce qui est toxique –, un sms m'a un instant confondue puis m'a donné l'occasion heureuse de faire pour moi-même cette mise au point.

La personne, délicieuse, qui m'écrivait, disait sa joie d'être dans sa famille, recevant des fleurs, fêtée, entourée. Je lisais là quelque chose de très beau, sain /t et bienheureux, exclu depuis mes vingt ans pour moi qui ai trop mal pour pouvoir vivre autrement qu'en chatte harret.

Au sein de ce que je vis par l'aventure des psaumes, l'aventure du 8e ciel, l'aventure des cours aux nombreux élèves de tous les âges, les rencontres terribles avec les prisonniers aux longues peines en quartier d'isolement ou en unité de détenus violents, avec les personnes en Ehpad en ce que nous appelons à tort délire ou en fin de vie, avec les amis d'intense présence, ignée, j'ai pu me dire cela, qui suit.

Ce bonheur en famille ou en groupe ou en communauté, que d'autres n'ont pas pour avoir été cassés au point de ne plus pouvoir le recevoir même largement offert, est beau. Ceux qui le vivent peuvent le savourer sans gêne aucune parce que – credo ! - la Vie vient au secours de ceux qui en sont et en seront à jamais privés.

Ceux-ci ont mal, mal à jamais, atrocement mal, mais peuvent - credo encore ! - recevoir ou trouver, au prix d'un immense travail sur eux-mêmes, autre chose. Il existe pour eux - credo toujours, fragile et fort ! - un autre bonheur, tout aussi beau, mais radicalement méconnu. C'est âpre, solitaire, plus haut que nid d'aigle, dans l'austérité magnifique des ciels moirés. Les fous d'espace sont là chez eux. Tout est bien.

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