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05/01/2023

Peut-être, déjà, mon déménagement en résidence senior… 

J’ai, prudemment, il y a quelques mois, judicieusement conseillée (frangine assistante sociale en gériatrie connaissant les délais d’attente), posé les jalons dans les temps pour cela, mais je pensais que ce serait dans six ou quatre ans, au plus tôt deux. Voici qu’un studio conforme à mes souhaits (grande vue sur ciel), là où je le souhaitais de préférence (au cœur de la ville), m’est proposé par mail aujourd’hui. L’occasion n’est pas habituelle.

 Le studio est immédiatement disponible. C’est à prendre ou à laisser, maintenant. Aucune pression n’est faite sur moi ni par rien ni par personne.

Parfait. Mais cela va si vite que je panique. Oui, peur peur peur ! 

Peur, si je dis oui, de ne pas avoir les reins assez solides financièrement, peur aussi de précipiter les choses. Peur, si je dis non, de ne pas être en cohérence intelligente ni avec le réel ni avec ce que je veux en fidélité à moi,  peur aussi de bêtement laisser passer ce qui est objectivement une chance, voire un cadeau de la Vie. Peur enfin de ne pas avoir la force, ici maintenant, du jour au lendemain. Et pour cause ! Effectivement, là, sur le moment, je ne me sens pas la force. 

Plus fondamentalement, j’éprouve encore autre chose, que je sais plus important, bien plus important : me voici saisie  d’une sorte d’effroi sacré. 

En général, on trouve - et j’ai longtemps pensé de même - que Dieu n’écoute pas, qu’il ne fait rien quand on lui demande quelque chose. Là, je me dis que c’est assez terrible comme Dieu ? ou la Vie ?  ou le hasard ? écoute vos prières et les exhausse aussitôt. Pour moi, en ces circonstances, c’est à la vitesse de l’éclair et j’en suis comme foudroyée. 

C’est terrible et beau, nullement tragique. J’entends bien le vivre et la première chose à faire pour cela est de rester en contemplation immobile devant la prise au sérieux immédiate de mon souhait. 

Je n’ai donc pas l’intention de vivre ceci n’importe comment : ni sans respecter mon temps d’effroi, ni sans me respecter moi-même en ce temps d’effroi. Je n’ai pas l’intention de vivre ce qui m’arrive là sans le révérer. 

Je puis le faire dans la paix puisque je sais, de certitude, que ce n’est pas un forcement, de la part de la Vie, mais une proposition. Si je choisis, en fidélité à mon désir, quitte à dire non, la Vie ne m’en voudra pas. 

fleur2