20/06/2024
L'angoisse se communique. Je suis très attentive à cela. Alors je vérifie parfois que je ne suis pas contagieuse. Comment ?
Avec les animaux, des chiens surtout, qui ne me connaissent pas. Ils se prononcent clairement.
L'irish terrier sur la grande place se rue vers moi. Sa maitresse joviale me dit : « He says you're wright ». Le chien médiateur en prison se lève, m'approche, reste debout devant moi les oreilles attentives quand je parle ; il me regarde longuement. La jeune femme qui le tient me dit son comportement étonnant de confiance et d'intéret.
Parfois, c'est l'inconnu dans le tram qui dit. « Si vous aviez un chien, il serait très calme », , déclare un maître-chien par hasard. « C'est mon fils ! » me signale la mère d'un adolescent en chaise roulante, tenant visiblement à me le présenter alors que nous ne nous connaissons pas du tout, ce qui, de fait, enclenche un dialogue tranquille. « Ton visage est si souriant qu'on a envie de te dire bonjour » me lance un homme jeune d'une autre culture.
J'ai une reconnaissance émue pour tous ces êtres de passage qui sans le savoir m'aident à évaluer où j'en suis.