19/02/2025
Je me suis fiancée à vingt ans. J'ai été amenée à rompre, en suis restée jusqu'à quarante ans douloureuse. J'ai longuement souffert de mon célibat. Dans une sorte de sursaut de l'être, j'ai choisi de l'épouser, et pas du bout du nez, non, charnellement, embrassant tout ce qu'il comporte.
J'ai beaucoup travaillé sur moi, affiné la perception que j'avais de mon désir, et tenu en ce désir, tenu, tenu. J'ai décidé de sourire à la vie qui ne me souriait pas, de lui sourire la première, gracieusement dans tous les sens du terme « gracieusement », comme Anne dans les Ecritures. .
Je m'étonne du résultat : des réves qui confirment, splendides, majestueux ; la conscience nette, quotidienne, de mon bonheur ; une existence passionnante, déployée. Et ce qui s'est passé hier dépasse tout ce que je pouvais imaginer.
Je passais à côté d'un couple de rêve un peu plus jeune que moi. Tout de suite, je me réjouis sincèrement du bonheur de cet homme et de cette femme, leur sourit de bon coeur. Un peu plus loin, monta soudain en moi, aucunement maîtrisée, cette parole : « Quel plaisir ! Je ne suis pas en couple ! ».
Beau, très beau ! Et pour ce couple, et pour moi ! Oui ! Si chacun dans ce monde pouvait de la sorte avoir le sentiment de vivre, par grâce, le mieux pour lui et pouvait se réjouir en même temps de ce que vit l'autre, tout irait tellement mieux !