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06/07/2023

Au milieu des ravages,  je m'adresse au peintre Louise Fritsch. Je lui ai demandé, pour la porte brune trop massive du studio qui m'est loué en résidence senior, un arbre de vie, comme Jacob déhanché. 

 

Quelles couleurs pense-t-elle ? Je dis bien : « Quelles couleurs pense-t-elle ? » et non pas : « A quelles couleurs pense-t-elle ? »  Je le lui demande, par sms, pour pouvoir rêver. 

Réponse : « Peut-être vert émeraude et turquoise, tous deux pastel. Du bleu outre-mer aquarelle, genre Lapis Lazuli. Des touches terre de sienne, rouge cuivré, orange ? Un peu d’or. De l’encre de Chine ? »

Le soir, je trouve un échantillon sur cette porte, à titre d’essai. C’est évidemment tout autre que ce que je m’imaginais, donc déstabilisant et… fabuleux. Une force, encore jamais éprouvée, monte en moi de la taille aux épaules. 

Deux jours plus tard, nous nous voyons et j’apprends… que ce sera retravaillé : adouci, plus chaud, mieux accordé à la lumière du lieu, jouant avec les espaces adjacents par échos. 

Le rêve de l’artiste en solidarité avec moi, ce n’est vraiment pas du facile, vraiment pas du n’importe quoi. Ce rêve est à l’écoute du réel. J’aime ! Et je crois que Dieu, s’il existe, aime lui aussi beaucoup ! 

Je comprends que, d’une façon plus générale, le réel, dans ces conditions, se plaise à mettre en oeuvre nos rêves les plus fous ! 

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