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31/01/2021

« Il y a toujours une déception » ; « c’est toujours moins beau que ce qu’on projetait ». « Toujours » ?

Non. Certes, il me revient, ayant projeté, rêvé, provoqué, organisé, de m’attendre à ce que tout soit encore différent – à première vue peut-être décevant ! - de ce que j’escomptais. C’est structurel et il vaut mieux, pour que je n’en sois pas toute dépitée voire ébranlée, que j’en sois avertie. On le fait rarement, dans notre formation, autrement que de façon amère, ironique, décourageante : « Mais tu rêves ! » Pourtant, il arrive que ce qui alors vient à nous soit encore plus beau que ce que nous voulions. Il arrive aussi que se réalise en toute beauté, avec une grâce sidérante, ce que nous avons lancé tout en nous disant : « J’en demande trop ! Ce ne sera pas. Pas possible ! » Si, il arrive que le réel exhausse nos rêves. Il le fait sans doute surtout quand justement nous avons accepté que le fruit de nos efforts soit (encore) autre que prévu. Et quand le réel exhausse, c’est dans tous les sens du terme, y compris celui de l’élévation. «  Ma coupe déborde » dit en jubilant le psalmiste Ps 23, 5.

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