pierre emmanuelC’était dans un jardin, un jardin très vert, ombragé d’arbres ployant sous le fruit, le jardin de mes grands‐parents, un paradis. Je lisais les premières pages du Jacob de Pierre Emmanuel (Oeuvres poétiques complètes, second volume, Lausanne, L’Age d’Homme, 2003). Fulguration ! « Je n’ai jamais rien lu de pareil », dis‐je à mon père un peu plus tard. J’avais 22 ans. J’ai 59 ans. Je n’ai jamais plus rien lu de pareil.

Je dois beaucoup à l’oeuvre de Pierre Emmanuel, présence angélique venue à moi et passée. Elle me fut garde‐fou en risque mortel, encouragement à tenir dans la nuit folle, élan vers la vie, ma vie. Je continue de me recevoir d’elle, maintenant loin, aussi loin que l’auteur décédé, avec une reconnaissance libre et heureuse.

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