Le coin lecture
25. 11 . 2017, état des lieux.
- Espace :
L'appartement, que j'ai fait, m'a faite. Il m'a donné une intériorité.
Le dernier tapis est parti. Reste et restera le petit tapis de prière musulman. - Temps :
Le temps, en ma nouvelle relation à lui, s'est fait rond comme un beau fruit.
Hier soir et ce matin, j'ai eu cette image en moi : je marche à mon rythme qui est le bon, bien dans mon corps et ma démarche, vers celle que je serai en ma fin, superbe, qui me regarde et m'attend. Sont parties les cuissardes à talons hauts. Je les aurais eues. - Evolution par la médiation des objets :
Les cuissardes à talons hauts sont parties. Je les aurais eues.
Avec le turban, je m'avance déterminée vers ma fin à la façon de la puissante Néfertiti., dont on sait que sa fin fut magnifique.
La Dame à la Licorne intronisée au plus intime de mon appartement a oeuvré. Est montée en moi cette clameur : « Le Roi est mort, vive la Reine ! »
« De la mort à la vie »: à Saint‐Pierre‐le‐Jeune avec Evelyne Frank
Article de Dostena Lavergne, Dernières Nouvelles d’Alsace, 28. 7. 2017.
Auteur spirituel, femme de lettres, chrétienne en chemin, Evelyne Frank propose une visite guidée dans l’église protestante Saint‐Pierre‐le‐Jeune… La vie elle‐même ne serait‐elle pas une brève visite au temple terrestre de l’infini ? Parfois on s’y sent guidé, parfois perdu, essayant en vain de nous rappeler le passage secret vers la lumière…
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Je passe le cap physique mais surtout symbolique des 60 ans. Pour moi, cela fait date, pour d’autres non.
Des femmes m’ont demandé de mettre par écrit ce que je leur partageais, grave et amusée. Je les écoute et le fais ici. Des hommes lisent, attentifs, qui me disent pressentir qu’ils sont eux aussi concernés, d’une façon ou d’une autre.
Ceci me touche beaucoup. M’est signifié que ces hommes et ces femmes peuvent se reconnaitre dans mon « je », même si pour eux ce fut autre ou ne fut pas encore, que ma parole dit quelque chose de tout un chacun, en notre culture judéo-chrétienne et même au-delà. Mon entrée dans la soixantaine, je l’aurai vécue de façon recueillie, intense. Me fut donné de vivre un parcours initiatique. Je tente de le restituer ici pas à pas. Il commence avant l’anniversaire de naissance, parce que l’inconscient anticipe, et se poursuivra, parce que l’être a besoin de temps pour faire de l’éternel.
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Célébrer la vie jusqu'au bout
À 60 ans, Évelyne Frank, femme de lettres, évoque en toute franchise comment son ancrage dans la Bible et la foi la dynamisent pour accueillir et inventer sa «vieillesse-voyage»...
Découvrez le dossier que le Messager Evangélique m'a consacré (Pdf)
En trente ans de retraites régulières chez les trappistes, toujours dures, toujours de l’ordre du combat, toujours à la fois souhaitées et redoutées, toujours belles, j’ai beaucoup demandé, énormément reçu.
Là, en relation avec la formation qu’un autre, béni, me donna - celui que j’appelais « le Père d’or et de sel », « le Père de par la sève de l’âme », « le Père–prêtre »-, mon existence a trouvé, par la médiation de ces hommes, une force et un bonheur que le temps, en éprouvant, ratifie.
Etty Hillesum m’avait préparée à ces découvertes et les a accompagnées. Il se trouve qu’elle–même puisait… chez les moines ! Je voudrais ici nommer ce que j’ai appris au monastère, pour la reconnaissance et pour le bonheur de savourer encore. Toute mon existence en fut impactée, puisque l’enjeu fut de supporter voire d’aimer être seule. Qui découvre cela, qu’il soit célibataire, en couple, en communauté ou en famille, se met à vivre en grand !
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C’était dans un jardin, un jardin très vert, ombragé d’arbres ployant sous le fruit, le jardin de mes grands‐parents, un paradis. Je lisais les premières pages du Jacob de Pierre Emmanuel (Oeuvres poétiques complètes, second volume, Lausanne, L’Age d’Homme, 2003). Fulguration ! « Je n’ai jamais rien lu de pareil », dis‐je à mon père un peu plus tard. J’avais 22 ans. J’ai 59 ans. Je n’ai jamais plus rien lu de pareil.
Je dois beaucoup à l’oeuvre de Pierre Emmanuel, présence angélique venue à moi et passée. Elle me fut garde‐fou en risque mortel, encouragement à tenir dans la nuit folle, élan vers la vie, ma vie. Je continue de me recevoir d’elle, maintenant loin, aussi loin que l’auteur décédé, avec une reconnaissance libre et heureuse.
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